Dormir infiniment

Ce soir
dans le noir,
j'observe l'espoir me quitter
et le sang coulé le long de mon poignet.

Pourquoi es-tu là enfoiré ?
Tu ne pouvais pas rester caché ?

Je retiens mes cris dans ma gorge
pendant que mes yeux de larmes se gorgent.
Mes larmes salées dévalent finalement mes joues
pour finir leur course effrénée dans mon cou.


Alors que je sens un frisson me parcourir,
je ne peux m'empêcher de réprimer un sourire.
Le froid se répand dans ma chambre
et prend possesion de mes membres.


C'est comme une dépendance,
cette expression sanglante de ma souffrance.
Une fois le premier trait tracé,
on ne peut plus s'arrêter.
Et chaque soir on recommence
pour une revivre une nouvelle fois cette dance.

Alors je joue avec le petit être métallique
qui malgré mes prières n'a rien d'angélique.
Pourtant, un coup seulement serait suffisant
pour m'endormir définitivement.

Les souvenirs nostalgiques m'envahissent
et mes yeux de douleur se plissent.
Les coups se font moins hésitant
et le sang coule abondamment.

Alors que mon avant-bras s'engourdit,
je ris.
Un rire nerveux,
qui me fait réaliser que c'est ce que je veux.

Dormir,
infiniment.
Mourir,
complément.

Mais je dépose un mouchoir sur mes plaies
d'hémoglobine entachée.
Et de mes doigts froids et tremblants,
je disperse le sang.

Envahi par l'odeur de la nuit,
je m'allonge sur mon lit
et quand le sommeil m'emporte
j'espère enfin être morte.

Wow, un poème infiniment bien écrit, mais ô combien noir également...